Hier soir, nous étions avec un couple d'amis pour dîner au Perroquet, mais malheureusement notre visite n'était pas du tout à la hauteur de celle de l'année dernière. Une fois à table, le maître d'hôtel a commencé à prendre les commandes. Lorsqu'on lui a demandé un "Risotto aux fruits de mer, s'il vous plaît pas trop cuit, car on est italiens", la réponse aimable était "Nous sommes Français et on le fait à la Française". Evidemment la règle d'or de la restauration, selon laquelle le client a toujours raison, est aussi méconnue que la sympathie. Le vin, le Muscadet du Val de Loire, était décidément bon marché, ainsi que trop chaud, à tel point qu'il a fallu l'étirer avec de la glace. A l'arrivée de ma soupe de fruits de mer, j'ai pu constater à quel point celle-ci avait la consistance d'une bisque plutôt que celle d'une soupe (avec beaucoup d'os au fond). Cependant, je n'ai pas envie de critiquer ce plat, qui a une saveur discrète, et dont j'aurais dû me renseigner sur la consistance lors de la commande. Le deuxième plat fut une déception totale : cabillaud au citron et gingembre sur un lit de pommes de terre, le goût rappelait les plats servis en vol par certaines compagnies aériennes. Goût de gingembre non reçu. Avec les desserts nous sommes revenus au Perroquet dont je me souvenais : mon millefeuille était vraiment exceptionnel, de la pâte feuilletée fraîche et parfumée à la crème à la vanille, délicate et d'une consistance parfaite, certainement artisanale. La tarte aux pommes calvados que j'ai goûtée était également très bonne. Cependant, un plat parfait et deux plats résolument médiocres, combinés à la mauvaise éducation du maître d'hôtel et au mauvais vin ne sont pas une bonne présentation pour un restaurant qui est une icône de Juan Les Pins. J'espère donc sincèrement que la cuisine redeviendra ce qu'elle était, car sinon les files d'attente des clients qui attendent une table ne seront plus qu'un souvenir, comme la carte de visite des années 1920 agrandie et reproduite sur le mur de la pièce.